Plusieurs associations, dont le WWF, ont passé au crible la consommation en papier de 50 grandes entreprises françaises.Et le constat est édifiant : un employé consomme entre 70 et 85 kg par an – c’est trois fois la moyenne mondiale.
L’écart, s’il se resserre par rapport à la moyenne européenne, n’en existe pas moins, avec 167,2 kg/hab de papiers et cartons consommés en France, contre 134,1 en Europe en 2008.
N’en jetez plus ! Seulement 20% des papiers issus des bureaux sont recyclés. Si l’Etat a fixé des objectifs dans le Grenelle de l’Environnement d’ici 2012 – comme celui de n’utiliser plus que du papier recyclé-, cette étude se penche sur les pratiques de nos grandes entreprises. Celles du Cac 40, mais aussi les partenaires des ONG comme le WWF qui se retrouvent, hasard ou pas, dans la tête du classement.
Déforestation abusive, surconsommation d’eau et d’énergie, pollution ou encore production excessive de déchets : les maux environnementaux liés au papier sont importants. Pourtant, « A quelques exceptions près, la majorité n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux posés par le papier et a encore beaucoup de progrès à faire », constatent le WWF-France, Riposte Verte, Les Amis du Vent et 100% recyclé 100% engagé.
Ces ONG notent que seules neuf (L’Oréal, Axa, La Poste, Carrefour, France Télécom, PPR, Michelin, Danone, Castorama) des 50 entreprises interrogées se sont réellement engagées à réduire leur consommation ; elles utilisent au moins 50% de papier recyclé ou doté d’un label indiquant qu’il a été extrait d’une forêt protégée, et ont instauré un tri au siège et sur l’ensemble des sites français. “Même si une majorité des entreprises a déjà mis en place au moins une action concernant le papier, ces actions restent trop ponctuelles”, regrettent les ONG, qui entendent élargir cette enquête aux collectivités.
Parmi les mauvais élèves du classement (Leclerc, EADS, Suez Environnement, Véolia Environnement, Vinci, etc), certaines entreprises reconnaissent ne pas avoir eu le temps ou ne pas avoir voulu répondre aux questions des ONG. L’étude est donc basée sur les informations des rapports développement durable de ces sociétés. Des rapports qui ne relatent pas toujours la politique papier des ces entreprises.
France Info et Le Monde. Septembre 2010